Il est mort, hélas, le poète. Dans un monde de science et de technique où la poésie était devenue un art impossible, une discipline littéraire délaissée, voire décriée, Alain Suied, contre vents et marées, a entretenu avec vigueur et conviction la flamme poétique, publiant, au fil des ans, recueil sur recueil. Son dernier ouvrage, Laisser partir, est paru en mai 2007 chez Arfuyen. Le judaïsme, bien sûr, constituait la fibre centrale de son inspiration. Le prix Verlaine de l’Académie française a récompensé son livre La lumière de l’origineet, pour l’ensemble de ses traductions, il a reçu le prix Nelly Sachs.
Né à Tunis le 17 juillet 1951, Alain Suied venait d’avoir 57 ans. Il laisse un grand vide dans la famille poétique française. Adieu, l’ami.
Jean-Pierre Allali, Actualité Juive du 31 juillet 2008.