Sophie Masson, Culture-J : « Le christianisme ne remplace pas le judaïsme. »

Les provinciales continuent la série « Israël et la France » et offrent au lecteur des textes essentiels pour combattre l’anti-sionisme. Une voix sur Israël, de Paul Claudel commenté par le philosophe Fabrice Hadjadj, est fidèle à cette volonté. Pour améliorer les relations judéo-chrétiennes, ce texte n’a rien à envier à ceux de Jules Isaac. Il est temps de le redécouvrir.

Paul Claudel, puis Fabrice Hadjadj, défendent l’État hébreu en s’appuyant sur un raisonnement d’ordre spirituel. Ils vont d’Israël à Jésus et de Jésus à Israël. Ils montrent les liens étroits entre les deux et l’importance d’Israël en tant que pays. Le texte de Claudel, comme le commentaire de Fabrice Hadjadj, expliquent combien le retour des Juifs sur Israël n’est pas un accident mais était annoncé par les prophètes. Il s’appuie beaucoup sur leurs textes. Israël a une vocation propre qui s’accomplit par sa spécificité d’abord dans les années d’exil, puis de nos jours dans l’installation dans cette Terre déjà promise aux Patriarches.

Une voix sur Israël rappelle que Jésus est Juif, et sans le Peuple Juif où D.ieu a pu s’incarner, il n’y aurait pas de christianisme.

Le livre montre que le christianisme ne remplace pas le judaïsme, comme cela fut longtemps dit, et qu’il est important de laisser les Juifs le rester et ainsi accomplir leur vocation. Sans la reconnaissance de la vocation spécifique du judaïsme, l’universel chrétien n’a plus de sens.

Paul Claudel fut un précurseur dans son analyse et ses convictions. Son livre, écrit en 1949, soutient Israël naissant. Comme tout précurseur, il a de nombreux détracteurs, comme le montrent les notes du livre. Mais les convictions de Paul Claudel ne restèrent pas lettre morte. Fabrice Hadjadj le justifie avec le texte de la Commission pontificale pour les relations religieuses avec le judaïsme du 10 décembre 2015. Il rappelle aussi les différentes paroles des derniers papes sur l’influence réciproque qu’il existe entre les deux religions, et explique pourquoi le terme de fraternité judéo-chrétienne est plus adapté que le terme d’amitié.

Voici donc une vision chrétienne sur Israël qui mériterait d’être plus connue.

Sophie Masson, Cultures-J.com