Gédéon Pastoureau, Mauvaise Nouvelle : « Un réquisitoire fouillé et précis contre la nouvelle Internationale. »

« Par avance leur Alliance nous a liés à l’origine absolue »

 

(Intégralié de l’article ici : mauvaisenouvelle.fr)

Avec L’avenir du PrintempsOlivier Véron témoigne de cet événement que fut cette longue et monumentale vague de protestation contre la loi Taubira. La Manif’Pour Tous et le Printemps Français, deux appellations, trois manifestations : à partir de celle du 26 mai 2013, l’écrivain-éditeur nous propose une vaste réflexion sur la France, son peuple et sa vocation. Pour cela, il convoque tout au long de celle-ci l’éminent Pierre Boutang et son incontournable et séminal La Politique. Nous y croiserons aussi Imre Kertész, George Steiner, Jean-Claude Milner, Paul Celan, Claudel, Maurras, Lacan, Derrida, Judith Butler. L’auteur s’emploie aussi à souligner la culpabilité, dans le sacre de la culture de mort qui préside aujourd’hui, de figures éminentes de la littérature française : Voltaire, « raciste esclavagiste et antisémite », Sade, « chantre absolu de l’adultère et de l’inceste, du viol et de la sodomie ». Sont également évoqués le « geste » de Dominique Venner et la mort de Clément Méric, qui ont marqué chacun à leur manière cet événement singulier, ce « renversement ».
Nourrissant sa pensée de celle d’autres témoins de leur temps que sont les écrivains qu’il a lui-même publiés chez Les provinciales, l’auteur établit un réquisitoire fouillé et précis contre la « ’’nouvelle Internationale’’– socialistes, altermondialistes, écologistes, antifascistes, pacifistes, trotskistes, gauchistes, communistes, etc. et islamistes mêlés ». Par celui-ci, l’assimilation forcée de tout un peuple au Grand Rien, afin que chaque individu puisse jouir et consommer sans entrave après avoir abdiqué toutes ses souverainetés, est dénoncée avec clairvoyance et force d’évocation.
La loi Taubira n’est qu’un acte supplémentaire à la performance tragi-comique participative qu’est devenue l’Afrance républicaine. S’en prendre au mariage et à la filiation, c’est prétendre balayer la naissance et la nation. Ce tragique constat de déconstruction de la France ne peut alors recevoir qu’une seule réponse, nous dit Véron, celle judéo-chrétienne. Car enfin, s’immoler comme Venner n’a aucun sens : il nous faut plutôt reconnaître et accepter pleinement l’origine juive du christianisme – origine non choisie, tout comme nous ne choisissons pas notre père, notre patrie – et risquer enfin de toute notre âme cette vocation à l’épreuve de l’Histoire.

Gédéon Pastoureau, Mauvaise Nouvelle, 25 janvier 2015