« Dans un monde assailli par la plus atroce barbarie, la généreuse tradition des prophètes hébreux, que le christianisme, en ce qu’il eut de plus pur, reprit pour l’élargir, ne demeure-t-elle pas une de nos meilleures raisons de vivre, de croire et de lutter ? » Marc Bloch.

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Les provinciales sont une petite maison spécialisée dans la publication d’essais : « l’histoire tout entière comme si elle était vécue et soufferte personnellement ». D’abord publiées sous forme de Lettre épisodique entraînée par la grande aventure de Pascal et Péguy, puis collection de livres intempestifs, elles interrogent les événements et l’avenir de notre civilisation à partir des liens historiques de notre pays avec Israël et avec son héritage.

Quoique un peu confidentielle, notre Lettre imprimée (huit ou douze pages de textes fixés dans l’indétermination du temps) a permis d’occuper des positions difficiles à faire entendre en France, mais sans lesquelles l’avenir de notre pays, et même notre civilisation ne doivent même pas être envisagés.
Nous nous sommes efforcés de souligner l’histoire et les réalités communes qui doivent fonder ce que Michaël Bar-Zvi appelait « la nouvelle alliance » entre Juifs et chrétiens, pour peu que ceux-ci reconnaissent pleinement la dépendance réciproque dans laquelle ils se trouvent plus que jamais pour exister.
Nous rappelons le fonds littéraire, spirituel et philosophique qui la sous-tend, et veillons à tenir à distance les idéologies interprétatives qui entravent les forces de la mémoire et de la raison. La prise en compte du défi islamique aurait dû projeter le souci d’Israël au cœur des préoccupations de notre temps, mais la reconquête du domaine politique passe par l’affirmation, difficile aujourd’hui en Europe, du territoire naturel et nécessaire de la souveraineté : la nation.

Nous avons donc apporté un soutien énergique à l’État d’Israël au moment des opérations militaires et des opérations de propagande qui émeuvent exagérément le public français, et insisté sur le devoir de défendre ses intérêts vitaux. Le souci d’Israël éclaire crûment l’histoire et le destin de notre pays : le débat sur l’entrée de la Turquie en Europe ou la ratification du traité constitutionnel européen, la mollesse des réponses à l’islam radical, ou leur ambiguïté face au projet nucléaire iranien, les conséquences politiques des attentats de Madrid, Londres ou Paris l’ont montré pas à pas.
Pierre Boutang écrivait le 1er juin 1967 : « L’homme européen ne se trouve pas éminemment en Europe, ou n’y est pas éveillé. Il est, paradoxe et scandale, en Israël ; c’est en Israël que l’Europe profonde sera battue, “tournée”, ou gardera, avec son honneur, le droit à durer ».
En un temps où beaucoup d’intellectuels et politiques français donnaient le pire d’eux-même depuis cinquante ans, nous avons eu l’honneur de ne pas lâcher notre position et d’accompagner la prise de conscience par la communauté juive française des dangers des abstractions révolutionnaires qui lui ont déjà coûté si cher ainsi qu’à notre pays. Deux mots par lesquels commençait le livre de Shmuel Trigano sur L’Ébranlement d’Israël (Seuil, 2002) signalèrent son saisissement : « Politique d’abord ! »

 

Petits textes décisifs ou véritables traités, nos livres réels, diffusés en librairie, tranchent par leur caractère à la fois méthodique et passionné, comme le suggèrent les couvertures pénétrantes et lumineuses de Gérard Breuil. Ils rappellent et éclairent non pas une « identité » nationale ou culturelle, concept inerte, mais une appartenance historique et peut-être une vocation, cet appel du destin formulé dans la langue nationale, et dans le souci d’un dépôt précieux qu’il faut faire fructifier.
Contre la « théâtrocratie »  l’exigeante quête de vérité ne doit refuser rien des responsabilités politiques, mais au sens de ce mot merveilleux qui vibrait au temps du roi Henri IV à l’encontre des arguties meurtrières des doctrinaires de guerre civile : le « parti des Politiques », donc, le contraire de « la politique des partis ». « Rebâtir un pouvoir », disait encore Boutang : « il n’est pas de grand siècle qui ne se soit donné cette tâche… »

Olivier Véron,
Les provinciales.

 

« Cette maison d’amis est un fief pauvre aux allures de kibboutz,
table ronde de chevaliers errants exilés de l’intérieur,
un modeste navire ou arche menacée par les pirateries nommées plus haut,
cependant bon voilier et marcheur résistant vaillamment aux incessantes attaques,
courant de Paris à Jérusalem et retour. »

Ghislain Chaufour,
Commentaire.


« Lequel de vos livres préférez-vous ?

— Le dernier
— Lequel a eu le plus grand succès ?
— Aucun. »

Alain-Fournier & Charles Péguy.

« La maison d’édition que personne ne connaît… »

Michel Onfray,
in Nouveau précis de foutriquet
(à paraître ?)