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Shakin Nir

Shakin Nir est né à Paris le 3 juin 1929 (quartier Montparnasse) ; mère de vieille famille gasconne et père ukrainien naturalisé français. Mère décédée en 1941.
Passe des tracts et des faux papiers pour le « groupe Prosper » ; est arrêté à Villeneuve-sur-Lot et aussitôt relâché, la police n’ayant pas établi de corrélation entre le travail effectué et l’âge du suspect ; ensuite est caché au Chambon sur Lignon (collège Cévenole.)
Après la libération de Paris, internat au lycée Lakanal (Sceaux.) Rejoint le mouvement sioniste Habonim (membre du comité national.) Arrive en Palestine illégalement pendant la dernière année du mandat britannique en 1947.
Membre du jeune kibboutz Neve Ilan (fondé par des anciens de la résistance française). Pendant la guerre d’Indépendance est intégré au Palmach (division de choc de la Haganah, future Tsahal, bataillon Harel) ; participe à la bataille de la route de Jérusalem et de Latroun.
Après la guerre, quitte Neve Ilan pour rejoindre le mouvement du Kibboutz Hameouhad, où il est « Rakaz », chargé du lien pour les jeunes immigrants parlant français dans les camps d’immigration. Plus tard instructeur pour le Noar Aoved (scouts patronnés par la CGT israélienne) à Kiryat Shmone.
Passionné par la revitalisation de la terre, travaille dans la construction de terrasses en Judée puis à l’assèchement des marécages du Huleh en Galilée ; enfin étudie l’implantation des arbres fruitiers, en particulier des dattiers.
Membre du kibboutz Tseelim dans le Néguev.
Campagne du Sinaï (Azza, Sinaï), 1956.
La même année son premier livre, Grains du Sud, est édité par Les Éditions de Minuit sous le pseudonyme Ilan Nir. 

« Cet écrivain est l’un de ceux chez qui, aux frontières d’Israël… l’odeur de poudre et de sang viole quelque chose en eux qui était prêt à fermenter des âmes de constructeurs, de paysans, de maçons. De sorte que la guerre les trouve en flagrant délit de vocation civile. Ilan Nir parle des soldats israéliens Saül, Eitan, Moïshé, Yahir ou Rubi, comme d’hommes volés, détournés par le combat, profondément dépaysés mais promis à se reconnaître et à se vouloir soldats parce que leur combat est sacré… Son livre n’a pas eu le temps de se faire une peau : il est tout écorché, on voit les muscles, on respire le sang et le sable, on regarde à travers, et c’est pour apercevoir des hommes qui font la guerre, y croient, souffrent de la faire et souffrent d’y croire et n’en meurent pas moins… »
L’Express
, 2 novembre 1956.

Écrit des essais, des articles et des nouvelles pour des revues françaises (Esprit, Les Temps Modernes, L’Arche…)
Quitte le kibboutz après la campagne du Sinaï.
Travaille comme scénariste pour des metteurs en scène français (Marcel Camus, Calef, Edmond de Gréville, Jules Dassin), et en Israël pour le groupe Globus Golan, et pour des metteurs en scène comme Menahem Golan, Israël Wisler, Yoseph Milhau.
Écrit aussi des scénarios pour le gouvernement et l’Agence Juive, et développe une carrière comme réalisateur de films publicitaires et de courts métrages (« Le Chemin de Galilée », « Eran au Zoo », « Yzkor »).
À partir de 1959 est amené lors de « périodes » à participer à des actions contre les terroristes et des infiltrations.
Guerre des six jours (Azza, Sinaï) 1967.
La guerre de Kippour (1973) interrompt la production de ses deux films de long métrage pour Oulpaney Herzliah et Mograby comme scénariste et metteur en scène.
Photographe de presse pendant la guerre de Kippour (Golan, Sinaï.)
Écrit et publie en Israël des nouvelles et des romans.

« Shakin Nir est un témoin important. Ce n’est pas seulement parce qu’il décrit la disparition de “l’idéal” dans une langue magnifique – la nôtre – mais parce qu’il sait et prouve que si cet idéal a sombré il devra subsister sous la forme de l’héritage à défendre… Le lien que la résistance française et le sionisme des kibboutz, à travers les épreuves de la guerre, ont établi entre les deux pays se sera laissé distendre. Shakin Nir le ravive avec la vieille arme démodée mais qu’il sait bien servir de cette langue, il explore le destin suspendu de son peuple, Israël, avec la clairvoyance et la finesse d’un cœur qui ne renonce pas. »
Olivier Véron, Les provinciales.

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