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Pierre Boutang

 (Photo : P. B. vers 1955, par Jean-Marie Marcel, © Adoc-Photo.)

 

« Est-il un autre Heidegger ? Ou bien un philosophe dont le nom disparaîtra avec ses derniers disciples ? »  se demandait à propos de Boutang Michaël Bar-Zvi  en janvier 2009 (déjà atteint par le cancer qui devait emporter celui-ci neuf ans plus tard).  Nous ne pouvons pas encore répondre à cette question.

Philosophe, théoricien politique et romancier, homme de la trempe d’un Jünger, Pierre Boutang (1916-1998) fonda et dirigea de 1955 à 1967 La Nation Française, hebdomadaire dans lequel il écrivit chaque semaine ses « Politiques ». Puis il publia notamment Ontologie du secret (1973), Le Purgatoire (1976), et succéda à Emmanuel Levinas à la chaire de métaphysique de la Sorbonne en 1976. En 1948, il avait écrit cette « merveille », La Politique, la politique considérée comme souci :
« Je nais ici, et non ailleurs, fils d’une famille, héritier d’un nom. Il ne dépend pas de moi que la spiritualité humaine et la civilisation ne se manifestent pas comme un système de volontés mais comme une histoire. »

« L’un des plus grands esprits de ce siècle » (Le Figaro), « auteur d’une œuvre multiforme et tempétueuse… d’une force de conviction et cohérence peu communes, et d’une imprudence qui se souciait peu des modes » (Le Monde). « Tout ce qui touche Pierre Boutang m’honore », aimait à dire George Steiner. Voir :

George Steiner : « Les Logocrates » (une note au sujet de Maistre, Heidegger et Pierre Boutang).

Œuvre de Pierre Boutang chez les provinciales

• La Guerre de six jours, présenté par Michaël Bar-Zvi et Olivier Véron, Les provinciales, premier volume de notre collection « Israël et la France», 2011.
• La Politique, la politique considérée comme souci, avec une postface de Michaël Bar-Zvi, 2014 (première édition Jean Froissart, 1948).
• Reprendre le pouvoir, avec une introduction de Olivier Véron, 2016 (première édition Sagittaire, 1978).
La Fontaine politique, présenté par Gertrude Dubus et Olivier Véron, 2018 (première édition J.-E. Hallier-Albin Michel, 1981).
• Le Purgatoire, « roman » présentée par Ghislain Chaufour et Olivier Véron, 2021 (première édition Le Sagittaire, 1976).
Le secret de René Dorlinde, roman présenté par Sébastien Lapaque, 2022 (première édition Fasquelle, 1958).
Précis de Foutriquet, pamphlet présenté par Olivier véron, 2022 (première édition Editions Libres-Hallier, 1981).

• en préparation :  L’Héritage de la Nation Française.

chez d’autres éditeurs

Apologie de Socrate, R. Wittmann, 1946.
La Maison un dimanche, La Table Ronde, 1947  ; rééd. La Différence, 1991.
Sartre est-il un possédé  ? La Table Ronde, 1947.
Quand le Furet s’endort, La Table Ronde, 1949  ; rééd. La Différence, 1991.
La République de Joinovici, Amiot-Dumont, 1949.
Les Abeilles de Delphes, La Table Ronde, 1952.
Commentaires sur quarante-neuf dizains de la Délie, Gallimard, 1953.
Le Secret de René Dorlinde, Fasquelle, 1957  ; rééd. La Différence, 1991.
La Terreur en question, Fasquelle, 1958. William Blake, L’Herne, 1970.
Le Banquet de Platon, traduction et commentaire, Hermann, 1971  ; rééd. 1989.
Ontologie du secret, PUF, 1973  ; coll. «  Quadrige  », 1989  ; rééd. 2009.
Le Purgatoire, Sagittaire, 1976  ; rééd. La Différence, 1991.
Apocalypse du désir, Grasset, 1979  ; rééd. Cerf, 2009.
Précis de Foutriquet, J.-E. Hallier-Albin Michel, 1981.
Maurras, la Destinée et l’œuvre, Plon, 1984  ; La Différence, 1993.
Art poétique, La Table Ronde, 1988.
William Blake manichéen et visionnaire, La Différence, 1990.
Karin Pozzi et la quête de l’immortalité, La Différence, 1991.
Le Temps, essai sur l’origine, Hatier, 1993.
Dialogues avec George Steiner, J.-C. Lattès, 1994  ; rééd. 1999.
La Fontaine, les fables ou la langue des dieux, Hachette, 1995.

 

Les provinciales ont également publié :

Henri Du Buit, Le petit boutang des philosophes. Introduction à la philosophie de Pierre Boutang.
Olivier Véron, Dans le regard de Pierre Boutang. Babel ou Israël.

et

George Steiner : « Les Logocrates (une note au sujet de Maistre, Heidegger et Pierre Boutang). »
 Pierre Boutang : « Le dialogue sur la France entre De Gaulle et le comte de Paris. »

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« Qu’est-ce que le berger dans sa structure essentielle ? Il a charge de veiller sur un troupeau qui est à lui ou non à lui, la forme d’appartenance n’est pas essentielle. Il doit en maintenir l’existence, en améliorer la qualité et le volume, il est l’esprit qui réunit, oriente et défend ces fonctions vivantes qui lui sont confiées comme une unité. Il ne faut pas que le troupeau se disperse, il ne faut pas qu’il perde de sa valeur. (…) Le berger est paisible, comme les mages et les rois (…) Entre la fécondité de la terre et la fraîcheur des nuits, il développe son projet d’unité. Il ne fait pas, il permet au temps de faire. Il insinue la meilleure détermination entre ce ciel et cette terre, dans la matière d’une vie qui lui est confiée. Il peut penser à autre chose, il a le temps, mais il ne pense qu’à cela. Et quelle autre pensée lui ferait atteindre mieux et plus directement que sa besogne la vocation étrange de l’homme pour le meilleur. » P. B.

« Notre Péguy. »

 

« Un chant d’enfant. »
Sébastien Lapaque
Le Figaro

 

 

« Boutang, philosophe chrétien, philosophe de combat, être rayonnant… »
Gédéon Pastoureau
Dreuz

 

« Ceux qui l’ont lu, a fortiori ceux qui l’ont connu, ne peuvent se souvenir de lui qu’avec reconnais­sance, gratitude et admiration. »
Rémi Soulié

 

« 1er août 1945. Démobilisé depuis hier, je suis rendu à mon vrai métier, qui est recherche et élaboration du vrai selon une loi que je m’impose. Plus d’excuse à ma paresse ! »

 

« Sans une métaphysique préalable de l’histoire, nulle philosophie de l’existence ne peut se défendre de l’accusation de tricher avec la réalité humaine… »

Pierre Boutang

 

 

« Ainsi plongé dans cette vulgarité de vie, je tâche de préserver mon esprit de la moisissure d’une complète oisiveté. Jouissant d’une satisfaction âpre et secrète de me sentir foulé ainsi aux pieds par la fortune, pour voir si à la fin elle n’en aura pas honte et n’en rougira pas. »
Nicolas Machiavel

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