190 pages, 18 €
Boutang publie ce livre juste avant l’élection présidentielle de 1981 avec un objectif simple : « Il faut qu’il parte ». Ce pamphlet est écrit en un mois, contre le « provisoirement célèbre imbécile » au pouvoir après de Gaulle et Pompidou. Boutang l’accuse de forfaiture, et l’affuble du sobriquet qui désignait pour la Commune de Paris Adolphe Thiers, le prince de la répression républicaine la plus féroce de l’histoire (1871).
« Tout ce livre précisera que c’est justice, et que malgré son vœu d’incognito historique, l’autre mérite de laisser une trace sous ce nom-là ». Boutang se moque bien de cette lignée de Foutriquet 1, 2 ou 3, et il n’aura jamais connu le nôtre, mais il marque le point de départ d’une politique qui aura mis « la France en viager » et qui conduit à sa disparition dans le magma européen.Toutes les forces du pays s’y sont engluées et il faut instruire le procès de nos quarante dernières années : cela ne commence pas avec l’élection de François Mitterrand, comme on le dit souvent, mais pendant le septennat qui la précède, celui de la « démocratie libérale avancée » jusqu’au bord du gouffre. C’est lui qui nous revient à l’heure des comptes et de la faillite généralisée, sur le seuil d’une nouvelle ère qui sera plus brutale : Europe, corruption, défaillance politique, mensonge, forfaiture, arabisme, détestation d’Israël, planning familial, immigration, déclin. Ce ne sont pas les frasques de Foutriquet qui l’intéressent, bien sûr – femmes, chasses, diamants… peccadilles aujourd’hui – Boutang a fait assez l’aveu de ses propres travers et de ses fautes, dans Le Purgatoire (1976). Sa répulsion personnelle à l’égard de l’« avortoir » vient du fait qu’il sait de quoi il parle, mais c’est l’extension politique de celui-ci et son absolution sous forme de loi qu’il condamne avec ses conséquences prévisibles sur les forces du pays et les mentalités, inutile de détailler. À l’extérieur c’est la bassesse de la politique africaine, la politique en faveur de la bombe atomique islamique au Pakistan et en Irak et l’engagement croissant contre Israël. Au dessus de tout cela : l’Europe. « Le seul consentement à la défaite et à la mort pour la nation dont il a feint de prendre la charge », écrit Boutang. « Plus le devoir est haut, plus la forfaiture est horrible, menace les racines de la vie.Tant que le chef de l’État veut la survie de la nation comme d’un être singulier, il n’est pas en état de forfaiture, si gravement qu’il se trompe. Mais s’il veut autre chose qu’elle, en lui substituant une fin personnelle, ou en acceptant, à sa place, une autre fin conçue pour d’autres et par d’autres, il est criminel ».
Olivier Véron
Les provinciales
Presse
Michel Onfray attaque le gilet jaune de l’édition
Jérôme Besnard, L’Incorrect : « Il faut qu’il parte ! »
Bercoff dans tous ses états, Sud Radio : « Foutriquet, carrément Foutriquet, vous y allez fort… »
Philippe Mesnard, Politique magazine : « Permanence du Foutriquet. »
Pierre Boutang : « Pourquoi Foutriquet ? »
« La personnalité du Président de la République est sans doute bien incomplète, puisqu’elle ne suscite de passion que chez ses adversaires. Un certain déséquilibre tend donc à se créer, entre la platitude des rares ouvrages qui tentent de présenter avantageusement le septennat qui s’achève et la vivacité inspirée de ceux qui le mettent en pièces. Écrivain et philosophe, disciple de Maurras converti par saint Thomas d’Aquin à un certain gaullisme, Pierre Boutang, en tout cas, n’hésite pas à se traiter lui-même de « vil pamphlétaire” pour justifier cet impitoyable Précis de Foutriquet qui n’épargne rien de la personne ni de l’œuvre de l’actuel président de la République. “J’ai cru, dit-il, devoir mener une bataille sans fausse mesure”. »
Philippe de Saint-Robert,
Le Monde.