Philosophie de l’antisémitisme

suivi de « Que signifie haïr les Juifs au XXIe siècle ? » par Pierre-André Taguieff

par Michaël Bar-Zvi , Pierre-André Taguieff

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220 pages, 20 €


Écrire une philosophie de l’antisémitisme au-delà de la tentation politique impose à un Juif de notre terrible siècle un défi sans pareil. La présence du phénomène est telle que les philosophes eux-mêmes n’ont pas su toujours résister aux captieuses questions, ni même aux promesses de lumière. Le Juif n’est plus Satan dans l’obscurité, mais la nuit elle-même. De Dreyfus à la dictature des pétrocraties, Jacob devenu Israël par sa victoire sur l’Ange ne parvient pas à maîtriser son diable  : l’antisémitisme. Sans quitter jamais l’esprit de l’homme moderne, il devient système, aventure horrible ou parole. Nulle philosophie n’est possible aujourd’hui hors des limites tracées par les expériences totalitaires. L’holocauste assure la continuité à l’ère de l’inflation et des ordinateurs. Comme si les grands chiffres de la crise avaient conçu à l’avance une théorie du charnier et de la tyrannie dans laquelle la haine doit trouver son «  compte  ». Économie de la persécution diraient nos actuels sophistes. Pourquoi porter préjudice à l’histoire de quelques erreurs de calcul  ? Si l’antisémitisme n’est qu’un des visages de la bêtise, de l’hybris ou de la bestialité comment expliquer l’odieux itinéraire qui mène la nation juive de l’émancipation à Auschwitz, à travers le siècle du pacifisme et de l’ennui. Combien de temps nous faudra-t-il pour raconter à nos enfants que l’idée du bonheur a conduit le peuple à la nuque raide du Sanhédrin de Bonaparte aux Viatlags  ?

Michaël Bar Zvi, Philosophie de l’antisémitisme.

– Professeur de philosophie à l’Institut Levinsky de Tel Aviv, formé par Pierre Boutang et Emmanuel Levinas à la Sorbonne, Michaël Bar-Zvi a notamment publié en français, chez le même éditeur  :
Le Sionisme (2002) ; Être et Exil, philosophie de la nation juive (2006) ; Israël et la France, l’alliance égarée (2014) ; Pour une politique de la transmission, réflexions sur la question sioniste (2016) ; La pensée anthume (2019). Bar-Zvi est mort le 29 mai 2018.

Le texte de Michaël Bar Zvi est suivi de
« Que signifie haïr les Juifs au XXIe siècle  ? »
par Pierre-André Taguieff.

– Pierre-André Taguieff, philosophe, politiste et historien des idées, directeur de recherche au CNRS, a publié de nombreux ouvrages sur l’antisémitisme et l’antisionisme, parmi lesquels : La Nouvelle Judéophobie, Paris, Fayard/Mille et une nuits, 2002 ; Les Protocoles des Sages de Sion. Faux et usages d’un faux [1992], nouvelle édition, Paris, Fayard/Berg international, 2004 ; Prêcheurs de haine. Traversée de la judéophobie planétaire, Paris, Fayard/Mille et une nuits, 2004 ; La Judéophobie des Modernes, Paris, Odile Jacob, 2008 ; La Nouvelle Propagande antijuive, Paris, PUF, 2010  ; Israël et la question juive, Les provinciales, 2011  ; Wagner contre les Juifs. Aux origines de l’antisémitisme culturel moderne, Paris, Berg International, 2012 ; Une France antijuive  ?, Paris, CNRS Éditions, 2015 ; L’Antisémitisme, Paris, PUF, coll. « Que sais-je  ? », 2015 ; Judéophobie, la dernière vague, Paris, Fayard, 2018 ; Criminaliser les Juifs. Le mythe du « meurtre rituel » et ses avatars (antijudaïsme, antisémitisme, antisionisme), Paris, Hermann, 2019.

 


« Il est inhabituel qu’un philosophe traque le sens d’un concept jusque dans des latrines publiques. »

Isabelle de Mecquenem.

 

« L’œuvre secoue, dérange. Son auteur a l’audace de distinguer entre les formes diverses de l’antisémitisme, de diagnostiquer les dernières venues, de proférer (d’un ton calme, avec un humour presque trop secret) des vérités désobligeantes… »

Pierre Boutang.

 

«  Cette philosophie de l’antisémitisme montre que c’est par ses manifestations que l’antisémite se définit et qu’il s’y réduit, qu’il incarne une espèce de contre mystère, d’anti secret, et par là le refus radical de toute origine. Un livre magistral.»

Rémi Lélian, L’Incorrect.

 

« Plénitude et pertinence de la réflexion, excellence de l’écriture. »

Émmanuel Levinas.

 

«  Nourri d’une immense culture, Michaël Bar-Zvi est allé à l’essentiel, sans se soucier de respecter une quelconque orthodoxie. »

Pierre-André Taguieff.

 

« Une surprise proche du choc.»

Isabelle de Mecquenem.