« Jihad et Genocide nucléaire apporte une contribution importante, et opportune, à l’étude de l’islamisme, l’un des plus dangereux phénomènes de notre temps. Selon Rubenstein, alors que la guerre froide entre l’Union soviétique et les États-Unis reposait sur le calcul, la rationalité et la rapport de forces, le terrorisme islamiste et le jihad sont fondamentalement irrationels : leur but n’est pas simplement de gagner une guerre, mais de tuer leurs ennemis « infidèles », particulièrement les Juifs.
Rubenstein, un spécialiste reconnu de la Shoah, trace des parallèles entre le terrorisme islamique ordinaire et les programmes nazis d’extermination. « Ayant passé le plus clair de ma carrière à écrire et à enseigner au sujet de la Shoah, écrit Rubenstein, je me vois aujourd’hui de nouveau confronté aux ennemis jurés des États-Unis et d’Israël, qui ont promis d’exterminer mon peuple. Avec le savoir acquis au fil des ans, je ne vois pas d’autre solution que de prendre ces gens au mot. »
Tout comme Hitler et les Allemands déclarèrent au monde qu’ils tueraient les Juifs, et ils le firent, aujourd’hui les jihadistes disent et font de même. Dans une longue étude des rapports entre les nazis et l’Islam, Rubenstein montre de manière convaincante que Hitler était un admirateur de celui-ci. Les comparaisons actuelles d’Israël avec l’Allemagne nazie le touchent particulièrement, et il trouve en fait que la propagande islamiste s’avère pire que celle des nazis, parce qu’elle déclare plus ouvertement son but judéocide. Cependant la prudence s’impose quand il s’agit de comparer l’islamisme et le national-socialisme de cette manière (…) L’auteur se réfère à des aspects importants de l’histoire, en examinant particulièrement l’implication de Musulmans dans des massacres de masse, depuis le génocide arménien jusqu’aux attaques du 11 septembre, et la menace iranienne actuelle contre Israël. Rubenstein décrypte aussi certains des théoriciens majeurs du jihad comme Sayyid Qutb ou al-Qaradawi. Il fut choqué d’entendre George W. Bush déclarer quelques jours seulement après le 11 septembre que l’islam était « bon et pacifique ».
Jihad et génocide nucléaire rappelle l’importance de certaines doctrines islamistes comme le Dar al-Islam et le Dar al-Harb. Réfutant les apologistes du jihad, il ne croit pas que celui-ci soit le combat intérieur du musulman, mais y voit une attitude de guerre, de violence et de haine à l’égard des non-musulmans ou des musulmans tièdes, et l’une des plus grandes menaces envers la paix en général et Israël en particulier.
Rubenstein presse l’Occident d’être attentifs aux déclarations de guerre des islamistes et considère que le silence croissant à l’égard des conséquences génocidaires du jihad est dangereux. Un livre ne changera pas le monde, mais de tels livres lui donnent une chance. »
Clemens Heni, Berlin, Middle East Quarterly, Printemps 2010
(Extraits traduits en français par Les provinciales.)