Lors d’un séjour en France, il est interpellé sur son identité juive : il ressent que l’écriture, la littérature ne peuvent pas, seules, constituer sa vie. Il les allie donc à son retour vers D’ieu. Il s’installe ensuite en Israël, où il réside maintenant depuis 26 ans.
Il a reçu le prix du ministère israélien de l’Éducation pour la littérature et la culture juive pour son roman Touvia en terre promise et son recueil de nouvelles, Days of Maschiach.
Nous l’avons interrogé à l’occasion de la traduction en français de ce recueil (titre français : Le Grand Romancier Américain ). »
« Lph : Quels thèmes abordez-vous dans Le Grand Romancier Américain ?
Tsvi Fishman : Le livre est composé de cinq nouvelles. Elles traitent de mes sujets de prédilection : la terre d’Israël, le rapprochement à D’ieu, la techouva.
Il y a, par exemple, l’histoire d’Ehoud qui explique la première phrase du Sefer Orot du Rav Kook ( « La Terre d’Israël n’est pas une chose superficielle »).
Lph : Il s’agit donc d’un recueil d’histoires courtes. Pourquoi ce type d’écriture ?
TF : J’utilise les outils que la littérature met à ma disposition pour faire passer des messages. Les nouvelles permettent d’atteindre plus rapidement le lecteur. Ce type d’écriture invite à poursuivre la réflexion.
Lph : Votre ton est décalé, avec une ironie prononcée. Pourquoi ?
T.F : Une nouvelle se prête à ce style : cela crée une connivence avec le lecteur. Ainsi, je raconte l’histoire de ce Juif américain qui mène une « campagne pour la paix ». Son but, enlever Israël aux Juifs : « Pourquoi ne pas se retirer de TOUS les territoires ?! ». Et il appelle même au transfert des Juifs d’Israël en Alaska ! Je me sers de la haine de soi qu’ont certains Juifs, je la retourne pour passer le message inverse.
Lph : À quel public vous adressez-vous ?
T.F : Je privilégie deux types de public : les Juifs qui ne pratiquent pas la religion et ceux qui vivent en dehors d’Israël.
Ce livre permet aussi à ceux qui vivent en Israël, et qui pratiquent, de progresser encore dans leurs convictions. Par ailleurs, il est adapté à tous les âges. Je dirais même que les jeunes l’apprécieront beaucoup. En effet, il manque à la jeunesse israélienne une littérature juive dans un style qui leur parle, qui les attire.
[Note des provinciales : Tzvi Fishman aurait du mentionner aussi la cible du public qui n’est pas juif, qui ne connaît rien à Israël, le désapprouve néanmoins, mais ferait mieux d’apprendre à le connaître et à en tirer des leçons vitales pour son propre pays et sa propre existence ! Il y a dans ces nouvelles une capacité à toucher universellement à partir de la singularité du destin juif, qui est le miracle même de ce style d’écriture.]
Lph : Pourquoi avoir traduit votre ouvrage en français ?
T.F : Je respecte beaucoup les Français, ils ont une vraie sensibilité littéraire. Je pense qu’ils n’ont pas l’occasion de lire dans leur langue beaucoup d’ouvrages sur de tels sujets et traités de cette façon. »
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay pour Le P’tit Hebdo (Jérusalem)