« Compte tenu de la haine islamiste de tout ce qui n’est pas musulman, comment s’étonner des attaques contre des chrétiens en Irak ou en Égypte et ne pas voir ce qu’elles signifient…
À lire le chapitre « l’islam et la guerre » du livre Jihad et génocide nucléairede Richard L. Rubenstein, on comprend que les récents attentats sanguinaires contre des chrétiens, que ce soit en Irak ou en Égypte, sont tout ce qu’il y a de plus « naturel » pour les islamistes. Des attaques qui démontrent, de surcroît, que si Israël et les Juifs sont en première ligne à leurs yeux, c’est, de fait, tout ce qui n’est pas musulman, dans leur acception du terme, qui est dans leur ligne de mire.
Jihad et génocide nucléaire de Richard L. Rubenstein : ce qu’est l’islamisme
Richard L. Rubenstein était en train de travailler sur une deuxième édition de son livre sur la Shoah, Approches to Auschwitz quand il vit à la télévision le vol 11 d’American Airlines s’écraser sur le première des tours jumelles du World Trade Center. Il « comprit instantanément que ce crash n’était pas un accident. En effet, le 26 février 1993, Ramzi Youssef un terroriste islamique avait fait exploser une voiture piégée sous cette même tour dans l’intention de la renverser sur la tour sud et provoquer ainsi l’effondrement qui aurait tué les deux cent cinquante mille personnes qui y travaillaient. »
Il notait, par ailleurs : « il y a bien plus qu’une apparente affinité entre le national-socialisme et l’islamisme extrémiste… »
Dans son introduction, Rubenstein pose des questions essentielles sur la nature d’islam et islamisme et leurs éventuelles différences et le véritable sens du mot « jihad », auxquelles, fort d’années d’études, de rencontres et débats avec des musulmans et de réflexions étayées, il répond ainsi : « en fait, l’inimitié islamiste envers l’Occident infidèle, telle qu’elle s’est manifestée le 11 septembre, n’est pas la conséquence d’un petit groupe non représentatif « piratant » une religion « dont les enseignements sont bons et pacifiques ». Au contraire, cette hostilité islamiste qui a conduit les terroristes aux attentats du 11 septembre et à de trop nombreux autres actes a ses racines dans les siècles de tradition islamique. »
Quant au « jihad », contrairement à ce que prétendent certaines interprétations, il a bien un caractère militaire, comme en attestent plusieurs définitions officielles qu’il nous livre.
Sayyid Qutb, l’un des modèles
Dans le premier chapitre de son livre, Jihad et génocide nucléaire, qu’il décida d’écrire en voyant que « en un peu moins d’une heure les États-Unis avaient subi sur leur territoire l’attaque la plus sanglante de leur histoire »et que cela signifiait qu’il fallait « prendre les islamistes au mot », il examine les relations entre « ’islam et la guerre ». Et, pour comprendre cette volonté « de dominance mondiale », il consacre plusieurs pages à « l’influence de Sayyid Qutb,… L’un des penseurs musulmans les plus influents du vingtième siècle. »
L’auteur retrace tout le parcours de cet Égyptien cultivé, attiré par la culture laïque dans un premier temps mais qui vint à haïr la culture occidentale pour devenir l’un des dirigeants des Frères musulmans. Il considérait que la oumma – communauté musulmane – « se limite à la communauté mondiale des vrais croyants musulmans. » L’auteur précise que « ni à l’époque de Mahomet, ni aujourd’hui, les Chrétiens ne peuvent y trouver de place sauf en tant que dhimmis… »
Richard L. Rubenstein écrit plus loin : « quoi que l’on puisse penser des croyances de Sayyid Qutb, nul doute n’est permis quant à sa sincérité et son incorruptibilité. » En effet, il fut emprisonné, torturé puis pendu en Égypte, refusant de renoncer à sa foi pour se sauver, devenant ainsi un « shahid » ou martyr. Ce qui a accru le danger qu’il représente car on ne peut le taxer d’opportunisme et ses enseignements ont trouvé un très grand écho parmi les croyants musulmans, y compris lorsqu’il « soutient que les infidèles sont en un certain sens des sous-hommes et que seuls les vrais croyants participent de la pleine humanité. La destruction des infidèles ne saurait donc violer quelque principe éthique. » On note, par ailleurs, que ceux qui, selon lui, dévient de l’islam, ne trouvent pas plus grâce à ses yeux.
Et, bien entendu, il faut lire non seulement le reste du chapitre, riche d’enseignements, dans lequel il évoque d’autres penseurs influents, comme « Ayman al-Zawahiri, l’un des fondateurs du Jihad islamique égyptien », mais l’ouvrage tout entier. D’autant qu’il existe en traduction française, grâce aux Éditions « Les Provinciales »
On y trouve aussi Ben-Laden ou Ahmadinejad dont on voit que les menaces ne sont pas vaines.
Des chrétiens arabes qui se leurrent ou fuient
En dépit de l’évidence, certains Chrétiens arabes se leurrent en pensant que si leur caractère arabe prime, alors leur caractère chrétien passera au second plan et sera oublié, en quelque sorte. Ce qui explique qu’ils « aient été alliés aux Musulmans dans les guerres contre Israël. » Faire l’autruche ne leur sert pourtant pas à grand chose et ne les fait pas accepter pour autant ; ils ne sont qu’utilisés…
Dans son documentaire « Terre Sainte – Chrétiens en péril » Pierre Rehov montre, entre autres, le témoignage d’une chrétienne palestinienne qui ne laisse place à aucun doute quant au sort qui est réservé aux chrétiens palestiniens. Même si à Bethléem les visiteurs chrétiens affluent pour Noël car l’Autorité palestinienne y voit une énorme source de revenus et une excellente occasion de se faire de la publicité en se faisant passer pour modérés. Elle fait donc en sorte qu’il y ait un grand show pour Noël pour attirer les chrétiens. Ils viennent même du Koweït… ou de la Bande de Gaza, Israël leur donnant des permis pour l’occasion, ce qui est rarement dit. Mais les chrétiens palestiniens, eux, continuent à fuir la ville… et prétendre qu’ils le feraient à cause d’Israël est absurde. La population chrétienne d’Israël se portant très bien et étant passée de 34.000 en 1949 à quelque 140.000 de nos jours.
Les manœuvres illusoires pour tenter de faire passer au second plan leur appartenance chrétienne prennent parfois une tournure aussi indigne et indécente que vaine, comme on en a vu un exemple flagrant avec les déclarations tonitruantes d’Évêques orientaux qui ont choisi d’attaquer violemment Israël, rendu responsable de tous les maux, et de fermer les yeux sur ce qui se passe chez eux, lors d’un récent synode au Vatican…
Cette attaque de Coptes en Égypte n’était d’ailleurs pas la première, tant s’en faut… Et l’on se souvient que les autorités égyptiennes avaient pris pour prétexte l’épidémie de grippe porcine pour abattre les porcs élevés par les Coptes – que ne peuvent élever les musulmans – et qui étaient leur source de protéines principale… une décision s’inscrivant dans tout un ensemble de pratiques discriminatoires à leur égard, l’attentat perpétré à Alexandrie n’en étant qu’une forme extrême.
Et il ne faut pas oublier, pour l’Égypte, les attaques antérieures perpétrées contre des touristes, comme cela le fut lors du massacre de Louxor, massacre « d’infidèles » ni « le cas arménien » auxquels Richard L. Rubenstein consacre un chapitre.
Les « vrais » musulmans et Israël
Le constat de Richard L. Rubenstein à propos de l’attitude musulmane envers Israël est sans appel : « une masse critique de Musulmans considèrent la lutte contre Israël comme un jihad défensif contre les infidèles qui confisquent la demeure de l’islam. »
L’auteur rapporte ensuite des conversations avec des « responsables musulmans considérés comme ’modérés,’ désireux de dialoguer avec des Juifs et des Chrétiens lors de conférences inter-religieuses. Je n’en ai jamais rencontré qui n’aspirassent à une éventuelle renonciation de l’État d’Israël et à la récupération de ses territoires dans le dar al-Islam, la demeure de l’Islam. »
Tous ceux qui ne sont ni musulmans ni de vrais croyants sont visés
Si ces manifestations de haine pour tout ce qui n’est pas musulman ne sont, pour l’heure, qu’un phénomène relativement localisé, se focalisant sur des Chrétiens en terre musulmane ou frappant Israël de plein fouet – les autorités religieuses et le gouvernement palestinien promettent 72 vierges et le paradis aux Palestiniens qui tueront des Juifs, donc mécréants, et donnent en modèle ces « shahids ou martyrs » -, il ne faut pas s’y tromper. Et comprendre que ce sont tous ceux qui sont des infidèles ou même ne sont pas « de vrais musulmans », au sens où l’entendent de très influents penseurs tels que Sayyid Qutb et les Frères musulmans, qui sont des cibles potentielles. »
Hélène Keller-Lind, resiliencetv, 3 janvier 2011
Cf. aussi : desinfos.com et idem
• Jihad et génocide nucléaire, par Richard L. Rubenstein, Les provinciales, 320 pages.