On ne compte plus les ouvrages qui ont été publiés après la tragédie infinie du 7 octobre 2023 et les conflits qui ont suivi. Parmi les derniers en date, le livre de Richard Darmon se distingue par son érudition et par la variété des sujets abordés. Quand cette période douloureuse sera loin derrière nous, on comprendra peut-être un jour quelles négligences, quelles légèretés, quel aveuglement politique auront permis ce pogrom inhumain perpétré par des hordes sauvages assoiffées de sang juif. Pourquoi n’a-t-on pas alors pris au sérieux les avertissements des « tatzpitanit », ces jeunes soldates israéliennes placées en observation à la frontière de la bande de Gaza ? Comment a-t-on pu croire qu’en autorisant l’importation de milliards de dollars par le Qatar à destination des « fonctionnaires » gazaouis, on obtiendrait le calme : c’était sans compter sur les vocations génocidaires du Hamas et du Djihad islamique. On croyait les idées meurtrières de l’ancien mufti de Jérusalem, Hadj Amine El Husseini, ami d’Adolf Hitler, dépassées. Que nenni ! Elles sont là, toujours dans la tête des monstres héritiers des Frères Musulmans. Il faut le clamer haut et fort : le temps des « conceptiot » est révolu. Il faut changer de lunettes. Bref, les interrogations sont nombreuses et seule une commission d’enquête à venir permettra un jour de faire la lumière sur cette catastrophe. Richard Darmon nous rapporte les nombreux actes de bravoure et d’héroïsme qui ont suivi le « Chabbat noir », notamment par les centaines de milliers de réservistes rappelés dans l’urgence. C’est un fait : on assiste à une seconde guerre d’indépendance de l’État juif. Mais ce qui, dans ces heures sombres, est rassurant, c’est de voir la société israélienne, qui, peu avant, était très fracturée, se resouder, de voir la résilience et la force de dissuasion de Tsahal se revivifier. Ce qui est sûr, c’est que de lourdes tâches attendent les prochains gouvernements d’Israël. Il faudra bien définir qui sont les ennemis anciens et nouveaux du pays, reconstruire le nord comme le sud, envisager une réforme du service militaire avec l’incorporation des jeunes des yeshivot, instaurer une véritable justice sociale, réformer l’Éducation nationale, établir de nouvelles règles du jeu politique ou encore mettre sur pied un plan de démilitarisation de la Bande de Gaza.
Richard Darmon retrace toutes les étapes qui ont mené à la résurrection de l’État d’Israël : Déclaration Balfour en 1917, Conférence de San Remo en 1920, Commission Peel (1937), Plan de partage (1947) et rappelle, à juste titre, le refus obstiné des Arabes de toute solution, préférant un « bluff narratif » à une vision honnête et réaliste des problèmes. Dans un autre domaine, l’auteur nous rappelle, fort opportunément que, selon le rapport du juge Edmund Levy (2012), la présence d’Israël en Judée-Samarie n’est en rien une occupation et que les localités juives qui s’y trouvent sont parfaitement légales en regard du droit international.
Cela dit, malgré la vague d’antisémitisme et d’antisionisme déclenchée aux quatre coins de la planète, malgré le spectre de l’élection de la démocrate Kamala Harris aux prochaines élections américaines, Israël demeure solitaire mais solidaire. L’auteur nous offre, en annexes une étude approfondie et stupéfiante de la charte du Hamas et l’extraordinaire discours d’ouverture du conseiller juridique du ministère israélien des Affaires étrangères, Tal Becker à la Cour Internationale de Justice, le 12 janvier 2014. Les aberrations des cours internationales de justice, noyautées par des ennemis d’Israël, sont examinées à la loupe et démontées point par point. Enfin, le rôle néfaste de l’Iran des mollahs et des ayatollahs est bien mis en évidence. Un document à lire de toute urgence !