La religion juive est, par essence, une religion nationale. La Nation et Dieu sont indissociablement unis : l’Eternel est le Dieu d’Israël. C’est en son Nom que Moïse a rassemblé les Hébreux captifs en Egypte et quelques tribus nomades du Sinaï pour les conduire en Terre promise, au pays de Canaan. La conversion des anciens habitants de ce pays à la religion des nouveaux venus (du XVe au XIIIe siècle avant J .-C.) achève de dessiner la composition ethnique de la nation juive, telle qu’elle se maintiendra à travers l’âge d’or de la monarchie davidienne (Xe siècle avant J.-C.) jusqu’à la destruction de l’Etat du Premier Temple et à la captivité de Babylone (586-536 avant J.-C.).
Dès l’origine, le judaïsme n’a donc jamais présenté d’unité raciale. Aussi bien le mythe d’une « race juive » est-il une invention de la polémique antisémite. L’identité juive se définit, en effet, non par la race, mais par l’appartenance à une nation qui a conclu avec Dieu une alliance en vertu de laquelle la propriété de la Terre d’Israël lui a été attribuée jusqu’à la fin des temps (…)
Michaël Bar-Zvi et Claude Franck, Le Sionisme, © Les provinciales.