En 1949 Claudel rompt avec Louis Massignon, une amitié de quarante ans : Massignon lui parle de « l’affreux nazisme de Tel Aviv », quatre ans après la Shoah. Alors que le mouvement de décolonisation n’a même pas commencé il condamne le «colonialisme juif » (qui venait pourtant de faire lâcher les Britanniques, successeurs des Ottomans, par l’explosion du King David) ; à cette époque les Soviétiques soutiennent « la révolte d’Israël », qui aurait peut-être été vaincue sans les armes tchèques : Massignon dénonce pourtant le « super capitalisme judéo-américain » rendant aux « pauvres fellahs arabes », à ces «personnes déplacées – comme Notre Seigneur », dit-il, « le mal que leur a fait Hitler ». Cette fascination pour les migrants épaulés par cinq armées régulières, reprend donc le cliché du Juif qui ne connaît pas le pardon : Massignon voit le « nouvel État d’Israël » comme la « monstrueuse profanation idolâtrique du véritable Israël que nous devrions être, nous chrétiens ». (Suite : cliquer ici.)