La difficulté de ce livre est bien de vouloir faire de l’histoire et non contribuer au roman narratif israélien ou palestinien (p.10). Ce qui implique de trouver, dans les archives, les correspondances entre officiels, les rapports, les témoignages aussi mais recoupés, tout un faisceau de faits qu’il s’agit ensuite de rassembler pour expliquer ce qui s’est réellement passé, tout en sachant que l’a priori de départ mettra tout par terre ou au contraire lui donnera un sens vérifiable.
Si l’on part par exemple du principe a priori que Yoav Gelber est juif, israélien, officier combattant, universitaire, non membre de mouvement prenant comme argent comptant la version palestinienne associant l’indépendance d’israélienne à la notion de « catastrophe » donc, il ne peut, par essence, faire de l’histoire objective. Ce principe est d’ailleurs effrayant. Parce qu’il renvoie en pleine figure les présupposés racistes classiques, que l’on peut, dans la France d’aujourd’hui, généraliser : les propos d’un économiste, lorsqu’il est supposé être « libéral » ou encore caractérisé de « droite » se verront, automatiquement, et très en amont, relativisés, écartés, éliminés.
Yoav Gelber explique aussi un second point crucial (p.14) : le conflit « israélo-arabe » suscite des passions sans commune mesure avec d’autres types de confrontations, à l’exception du conflit turco-arménien (que Gelber ne cite cependant pas).
Il y a aussi deux autres points dont un troisième qui est non seulement très frappant mais peut expliquer pour une part l’incompréhension encore actuelle de ce conflit : Gelber décrit l’enchaînement de faits qui amène à la guerre. Ce terme n’est, aujourd’hui, plus guère saisi comme facteur sui generis, malgré Clausewitz ; sans doute parce qu’il s’attache surtout à une confrontation interétatique. Pourtant, dans le cas nous concernant ici, il s’agit bien d’un État mais en gestation, l’État d’Israël, alors que l’autre État possible, qui était prévu par l’accord onusien de 1947 (l’un « juif », l’autre « arabe » [1]) n’a pas pu voir le jour. En fait, le concept de guerre implique, au moins, deux aspects : 1) la matérialisation multiforme et simultanée de plusieurs stratégies propres à divers acteurs agissant sur le terrain dont la confrontation part du « duel » pour aller à son « amplification » si l’on suit Clausewitz [2] ; 2) la nécessité d’institutions adéquates permettant l’art de régler les conflits en interne et de les subsumer en externe, c’est la notion de « politie » si l’on suit Baechler.
Ainsi lorsque l’on parle disons du camp « arabe », l’on omet généralement de rappeler que celui-ci était composé de plusieurs composantes sinon opposées du moins concurrentes comme celle du Mufti de Jérusalem (p. 30), celle du Haut Comité arabe (HCA) regroupant l’embryon d’organisations paramilitaires palestiniennes (p.27) de la Ligue Arabe qui créa l’ALA (armée de libération arabe) en 1947 (p. 17) celle enfin du roi Abdallah de Transjordanie (p.31), sans parler de divers irréguliers venus parfois d’Afrique du Nord se mettant au service de l’une ou l’autre de ces parties. Ces composantes n’étaient évidemment pas en phase (p.31) [3], et, surtout, avaient leur propre agenda qui ne correspondait pas obligatoirement avec les exigences proprement « palestiniennes » qui elles-mêmes ne s’étaient pas organisées de toute façon, dés le départ en fait, en vue de la guerre en tant que telle (p.17) :
Au cours de cette période (décembre 1947/avril 1948) la principale organisation paramilitaire juive — la Haganah [4] — de milice qu’elle était, devint une armée régulière fondée sur la conscription. Dans le même temps, les institutions nationales juives autonomes qui avaient vu le jour à l’époque du mandat, évoluèrent en un système de gouvernement indépendant et souverain qui centralisa, contrôla et dirigea l’effort de guerre du Yichouv [5].
La société palestinienne avait du retard. N’ayant pas conscience de la différence entre une insurrection anticoloniale et une guerre nationale, les dirigeants palestiniens préféraient mener la lutte à l’abri depuis l’étranger, comme ils l’avaient fait lors de leur rébellion contre les Britanniques en 1936-1939. Les Palestiniens négligèrent de créer des structures centrales politiques, financières, administratives et militaires pour mener une guerre. Cette négligence aboutit à une rapide détérioration des institutions locales et, par la suite, conduisit à une totale anarchie. La Ligue arabe contribua au chaos en se montrant incapable de déterminer l’avenir politique de la Palestine arabe ou de laisser les Palestiniens prendre en main leur destin.
Dès le début, la Ligue arabe assigna aux Palestiniens un rôle secondaire dans le cadre de l’effort de guerre arabe.
Cerner en fait ce que le mot « guerre » veut dire, et, plus, précisément, ce qui s’enclenche, se déclenche sur le terrain, c’est donc bien déjà sentir son inertie en tant que ce processus propre qui lorsqu’il démarre semble bien difficile à interrompre, surtout lorsque en face il n’y a pas d’équivalent institutionnel capable de se hisser à hauteur de jeu d’un tel absolu duel. Le simplisme dans l’analyse n’est alors certainement pas de mise ou bien il s’agit de propagande. Car, quel est l’imaginaire véhiculé jusqu’à aujourd’hui encore concernant ce conflit arabo-juif ? Celle d’une armée israélienne, surgie de nulle part, qui décide, avec préméditation, de chasser devant eux tout palestinien, victime par essence. C’est, là, « le » récit, même, lui-même, à peine dégrossi, des principaux discours « pro » palestiniens contemporains au sein desquels s’inscrivent aussi désormais certains historiens israéliens.
Gelber, avec une acuité historiographique très impressionnante, démontre le contraire : l’armée israélienne ne tombe pas du ciel, bien qu’elle soit issue d’une Haganah en voie de transformation mais peu encline à obéir à une « autorité strictement civile » (p. 209) ; il s’avère que d’autres groupes persistent à rester autonomes comme l’Irgoun et le Lehi, ce qui a posé problème lors de « l’exode arabe » (y compris au sein de la Haganah) « exode » et non pas « nettoyage ethnique » comme il est prétendu aujourd’hui : le Yichouv n’a pas en un mot chassé le palestinien devant lui, bien au contraire (pp. 141-142 [6]).
Certes, il y a eu le massacre de Deir Yassin, mais celui-ci fut monté en épingle (et il l’est encore aujourd’hui) alors qu’il fut plutôt un fait de guerre (là encore) — décidé à la hâte, malgré la réticence la Haganah, par l’Irgoun et le Lehi bien moins entraînés que cette dernière (p. 118). Ce ne fut pas un massacre pur et simple (107 arabes tués, p.121) dont des hommes déguisés en femmes et donc des femmes aussi, (p.125), alors qu’il eut, observe Gerber, (p.130) 240 juifs tués à Goush Etzion, et surtout 250 arabes à Lyddia en situation de capitulation et non pas en « plein combat ».
En fait, si le Yichouv n’a pas actionné un plan prémédité d’expulsion (p.153) [7] (et ce ne fut certainement pas, selon Gelber, par le plan Dalet, tant dénoncé pourtant aujourd’hui, pp.112-115 [8]) il n’a pas non plus retenu par la manche le palestinien en exode, surtout à la longue (p.142 [9]) alors que certains responsables Juifs pensaient que la préméditation provenait de l’autre camp comme l’indiquait Sasson, un haut responsable du Shaï (service secret de la Haganah) [10]. Un argument qu’écarte néanmoins Gelber y voyant là plutôt un exemple dudit narratif israélien (p. 153) :
(…) l’argument israélien traditionnel accusant les dirigeants arabes d’avoir encouragé l’exode n’est pas corroboré par les documents. Ce que ces derniers révèlent, c’est que le HCA, l’ALA et les gouvernements arabes tentèrent en vain d’endiguer cet exode. Les quelques tentatives d’organiser l’évacuation des mères et des enfants ne constituent qu’une « exception à la règle ». En réalité, les Arabes palestiniens succombèrent aux difficultés de la guerre. Ils n’y étaient pas préparés ; ils étaient inorganisés et peu conscients du caractère national particulier de cette guerre, ainsi que de la signification de cet exode pour leur avenir.
Quant à l’évaluation de « l’effort de guerre arabe », Gelber en fait l’analyse précise à la suite de « la trêve de quatre semaines en juin-juillet 1948 » et de l’embargo sur les armes promulgué par l’ONU (pp.209-210) :
Il y avait un abîme entre les objectifs politiques des Etats arabes et leurs capacités militaires. (…) D’un côté, ils ne pouvaient s’obstiner à poursuivre leur offensive, et n’étaient même plus capables de conserver leurs positions. De l’autre côté, ils refusaient d’admettre leur échec et d’accepter l’existence de l’État juif. En dépit des exhortations britanniques à poursuivre les négociations, et des promesses que la diplomatie profiterait davantage à la cause arabe que la reprise des combats, les gouvernements arabes rejetèrent toute suggestion impliquant l’existence d’Israël ainsi que la proposition de Bernadotte de prolonger le cessez-le-feu.
D’où ce qui va suivre. Car cela résume au fond le tout de cette affaire encore en cours sous nos yeux — ce sera aussi ici le quatrième et dernier point qui clôturera cette note de lecture : il y a donc bel et bien eu une guerre, « d’indépendance », pour les Juifs, « catastrophe » pour les Arabes ; la qualification n’est pas la même, la première est objective, la seconde subjective, il ne s’agit pas ici de les opposer, mais d’observer seulement que l’on ne voit guère pourquoi, au nom de quelle spécificité supra-humaine, le vainqueur, en l’occurrence ici le Juif, serait sommé de redonner son gain, sa conquête, sans contrepartie qui plus est, chose qui n’est, jamais, ò grand jamais, arrivé dans l’Histoire. L’occupation turque à Chypre continue. La colonisation du Tibet s’accentue. Il y a, en novembre 2013, plusieurs millions de réfugiés syriens tassés dans des camps (de réfugiés).
D’aucuns, dont des Juifs ralliés à la cause palestinienne, voient, 66 ans après, non pas une inhumanité mais l’inhumanité elle-même ; comme si les Juifs, parce qu’ils sont Juifs, soit n’auraient pas le droit de se comporter comme les autres peuples en situation de guerre, soit ne peuvent pas agir ainsi sous peine que cela apparaisse insupportable au nom de ce qu’ils auraient vécu. Pour qui pourquoi depuis quand ? Sans doute en réalité, du moins du point de vue arabe, parce qu’il est difficile d’une part de se faire dominer par un peuple qui a été méprisé sinon pendant des siècles au moins pratiquement durant plus d’un millénaire. D’autre part parce que les récits les plus sacrés ont toujours promis l’inverse à savoir la soumission d’Israël (Coran/Sourate/2/40-123). Le livre de Yoav Gelber apporte, contre ce narratif, un éclairage tout autant radical, celui des faits (facts) au-delà de leur interprétation biaisée. Quoique passionnément… Ou la judéophobie des Modernes[Pierre-André Taguieff, Paris, Odile Jacob, 2008]….
Lucien Samir Oulahbib [11], article paru dans Esprit critique et Résilience tv.
Yoav Gelber, Palestine 1948, guerre de libération ou catastrophe ?, Les provinciales, 2013.
[1] http://www.france-palestine.org/article18.html
[2] De la guerre, Paris, éditions Rivage poche/Petite bibliothèque, édition abrégée, chapitre 1, 2. Définition, p. 19.
[3] « La création de l’ALA était le fruit d’un compromis. La Transjordanie et l’Irak prônaient l’intervention en Palestine des armées régulières seulement après le départ des Britanniques. En revanche, l’Egypte, la Syrie et l’Arabie Saoudite s’y opposaient. Malgré leur accord de principe, l’Irak et la Transjordanie divergeaient sur l’avancée prévue de leurs armées : cette dernière envisageait la conquête par la Ligue de la seule partie arabe de la Palestine, tandis que l’Irak voulait atteindre la côté méditerranéenne et s’emparer du futur Etat juif. Les résolutions faisaient peu de cas du rôle que le Mufti souhaitait attribuer à la Ligue : un soutien financier et matériel à une bataille menée exclusivement par les Palestiniens et dirigée par lui. Or, à la conférence du Caire, Clayton, le directeur du bureau britannique du Moyen-Orient, prit connaissance de la position commune : refuser au Mufti tout rôle de direction dans la politique arabe en Palestine, sans toutefois l’écarter complètement du fait de son prestige et de celui de sa famille au sein de la population. »
[4] « Le mot, qui signifie en hébreu « défense », « protection », a été repris dans le nom même de Tsahal, acronyme de Tsva Hagana LeIsrael, « Armée de défense d’Israël » » (ibidem, note 7, p.17).
[5] « Voici comment Tsilla Herscho définit le mot : « Terme désignant à la fois la population juive et l’ensemble des institutions politiques, économiques et culturelles mises en place avant l’indépendance de l’Etat d’Israël ». Le mot peut désigner une localité. » (ibidem, note 5, p. 13).
[6] « Les rapports britanniques soulignaient les mesures prises par la Haganah en vue d’empêcher les membres de l’Irgoun de piller le secteur qu’ils avaient investi à Haïfa. Des patrouilles de la Haganah allèrent jusqu’à tirer sur des pilleurs. Celle-ci n’était pourtant pas sans tache en la matière et donnait à la population un piètre exemple. (…). En plusieurs endroits, les Juifs tentèrent, de leur propre initiative, de mettre fin à l’exode arabe. Ce fut manifeste en particulier à Haïfa où les Britanniques remarquèrent eux aussi les efforts déployés en vain, pour arrêter la fuite(note 43 : Rapports de la FSS, 28 avril et 5 mai 1948, NA, WO 275/79.) (…). Dans d’autres cas cependant, les habitants juifs exhortèrent leurs voisins arabes à partir. La radio de la section arabe de l’Agence juive, diffusant en langue arabe au nom de la Haganah, tenta aussi de stopper la fuite. Le 23 avril, une émission à Haïfa mit en évidence les efforts déployés pour parvenir à un cessez-le-feu et accusa les dirigeants arabes et les combattants de l’ALA dans la ville d’être responsables de l’infortune des habitants. (…). Début mai, lorsque l’exode culmina, la radio de la Haganah déclara aux Arabes : « Ne cédez pas à la panique, ne fuyez pas ? Ne vous attirez pas des ennuis, des humiliations et des souffrances. Contrairement à vos dirigeants fanatiques, nous ne vous jetterons pas à la mer comme eux ont l’intention de nous y précipiter. » (Note 45 : Sélection des émissions de Kol HaHaganah et Kol Israel (la Voix de la Haganah et la Voix d’Israël) sur la fuite du 28 mars au 14 mai 1948, préparée par le département de recherche arabe du ministère israélien des Affaires étrangères, 4 septembre 1951, ISA, FO/2564/1.
[7] « Contrairement aux accusations portées par la suite, les documents prouvent que, tout au long de cette époque, le Yichouv n’avait aucune stratégie globale d’expulsion. Qui plus est, ses dirigeants n’avaient même pas de politique générale concernant les Arabes. Les circonstances de la guerre dictèrent l’attitude à l’égard des Palestiniens et déterminèrent des réactions aux défis posés à la sécurité des habitants juifs. Les initiatives locales destinées, en chassant des voisins non désirés, à régler des comptes entre localités juives et villages arabes, furent rares. »
[8] « Baruch Kimmerling a fait du plan Dalet une véritable « doctrine militaire » qui aurait, selon lui, orienté les opérations de la Haganah après la fin du mandat britannique le 14 mai 1948. Or, à partir du 15 mai, les opérations de la Haganah furent déterminées par l’invasion des armées arabes et non par ses propres plans. Lorsque Tsahal reprit l’initiative début juin, le plan n’était plus qu’un anachronisme oublié. Ilan Pappé soutient que le plan Dalet était une « super-ligne directrice » pour une « épuration ethnique » (…). Ces allégations se fondent sur un unique paragraphe des 75 pages du plan et font allusion à un seul de ses nombreux aspects. Ce paragraphe est sorti de son contexte, ce qui estompe le véritable dessein du plan : défendre l’Etat juif en émergence contre une invasion extérieure épaulée par la subversion arabe de l’intérieur. Le plan Dalet fut en réalité entièrement différent de celui que les Palestiniens inventèrent : Depuis 1947, l’état-major de la Haganah se préparait à l’éventualité d’une invasion de la Palestine par les pays arabes voisins. (…). Vers la mi-mars 1948, les stratèges de la Haganah achevèrent l’étude générale appelée Plan Dalet. (…). Bien qu’il envisageât des contre-attaques, le plan Dalet était fondamentalement défensif (…). Contrairement à ce qu’ont soutenu les Palestiniens et Pappé, le plan Dalet n’avait rien d’ »idéologique » ; ce n’était pas non plus une « doctrine » (…). Il constituait une réponse pratique à une menace qui se précisait. (…) Ses objectifs ne furent que partiellement atteints et, en aucun cas comme une opération militaire et concertée. Les gains militaires furent le résultat d’initiatives locales qui exploitèrent les conditions sur le terrain, sans tenir compte des grandes lignes du plan, et parfois à l’encontre de ses principes ou des procédures préconisées. En plusieurs endroits, les cibles étaient occupées par des troupes arabes qui furent plus rapides à saisir l’occasion que les unités locales de la Haganah (…) ».
[9] (…) « La fuite avait commencé dès le déclenchement des hostilités en décembre 1947 ; l’exode d’avril 1948 n’en surprit pas moins par ses proportions incroyables. Ben Gourion prit bonne note des conséquences de l’occupation le lendemain, lorsqu’il se rendit à Haïfa pour la première fois, le 1er mai (…). Ses officiers et les fonctionnaires de l’Agence juive lui relatèrent les évènements qui avaient précédé et accompagné la fuite. Ben Gourion écouta les récits de pillage et de mauvais traitements, ainsi que les rapports sur les mesures prises par le QG de la brigade Carmeli pour les arrêter. (…) Ben Gourion inspecta les quartiers arabes désertés ? Il en fut déconcerté et se posa plusieurs questions : « Comment des dizaines de milliers de personnes ont-elles pu quitter leur ville, leur maison et leurs biens dans une telle panique ? Qu’est-ce qui a provoqué cette fuite ? S’agissait-il seulement d’un ordre d’en haut ?… Était-ce la peur ? ». Au terme d’une longue journée principalement consacrée à l’étude des problèmes de la population arabe demeurée dans la ville, Ben Gourion formula plusieurs principes directeurs : 1) Nous ne sommes pas intéressés par le retour des fugitifs. 2) Les Arabes demeurés dans le pays devront être traités de façon égalitaire sur le plan humain et sur le plan des droits, à l’exception de ceux qui portent des armes. 3) L’armée est habilitée à réquisitionner des biens de première nécessité comme la nourriture, les vêtements, l’équipement médical et les matériaux de construction. 4) Les biens arabes privés devront être protégés contre le vol et la saisie. 5) L’aide apportée aux Arabes passera exclusivement par la municipalité. (…). Golda Meyerson se rendit à Haïfa les 10 et 11 mai, avant et après son célèbre entretien avec le roi Abdallah. À son retour à Tel Aviv, elle fit un rapport sur la politique adoptée à Haïfa : « Nous n’irons pas à Acre et à Nazareth pour les ramener…(mais) on ne doit pas maltraiter les Arabes qui sont restés pour empêcher le retour des autres » » (…).
[10] Sasson à Shertok, 22 et 25 avril 1948, ASC, S 25/5634 (ibidem, note 48, p. 143).
[11] docteur (HDR), il enseigne la philosophie de la communication à l’Institut catholique de Lyon ; il est aussi affilié au laboratoire du CLESID (Lyon3), où il y enseigne la philosophie politique. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont deux romans et des essais consacrés à l’analyse critique du postmodernisme, du déconstructionnisme, et à la mise au point d’une méthode d’évaluation objective du développement humain.