Avant d’occuper la chaire de métaphysique à la Sorbonne, Pierre Boutang fut le directeur de l’hebdomadaire La Nation française. Dans ces six éditoriaux qu’il écrivit au moment de la guerre des Six-Jours (juin 1967) et que présentent Olivier Véron et Michaël Bar-Zvi, il démontre que les diplomaties qui s’affrontent ne sont guère à la hauteur des enjeux, que la « nation arabe » n’a dialectiquement d’existence ou de consistance que par son dessein de détruire Israël, et que le condominium américano-soviétique (de l’époque) et le culte onusien du statu quo qui en résulte laissent paradoxalement à l’État juif l’initiative historique, qu’il a su prendre en juin 1967 (en photo, les chars israéliens à la frontière égyptienne, le 26 mai).
Boutang en appelle à la France, « protectrice traditionnelle des Lieux saints », vocation qui lui impose de travailler à « rendre ce fait énorme et mystérieux du retour des Juifs après deux millénaires au lieu où fut leur Temple […] compatible avec les autres traditions et les autres droits sacrés par l’Histoire ».
Philippe Barthelet, Valeurs actuelles n° du 23 septembre 2011.