« À travers une série d’articles publiés entre le 25 mai et le 6 juillet 1967 dans l’hebdomadaire La Nation française, Pierre Boutang (1916-1998) témoigne de ses réflexions face à la menace de destruction d’Israël – « seule création positive répondant à l’horreur infinie de la Seconde Guerre mondiale » – par les forces arabes coalisées. Avant toute autre considération, le journaliste politique rappelle que la seule raison d’être du panarabisme nassérien, incarnation de la « nation arabe », réside dans la renaissance « scandaleuse » d’un État juif qu’il s’agit d’anéantir. À cet égard, l’auteur ne manque pas d’égratigner l’ONU, « palais du mensonge » dont « le caractère éminemment conditionnel de son action pour la paix » a abouti, dès la crise de Suez, au sauvetage du raïs égyptien vaincu, avec la complicité active de Moscou et de Washington. Or, insiste-t-il, seule une « victoire décisive et suffisante d’Israël » sur le leader génocidaire offrirait à la région une chance de résolution du conflit. C’est en effet à cette « nation exemplaire », dont l’Europe tient ses valeurs, que revient légitimement, aux yeux de ce catholique « sioniste », la souveraineté sur Jérusalem. Des propos d’une surprenante actualité, près de 45 ans après la guerre des Six Jours. »
Yaël Simon, Adama (magazine du KKL.)