« Vladimir Jabotinsky est une des grandes figures historiques d’Israël. Mort quelques années avant la création de l’État, il appartient à la génération charnière, entre Théodore Herzl, le théoricien du sionisme, et Ben Gourion, qui fut le premier Premier ministre d’Israël. L’autobiographie qu’il a rédigée n’avait jamais été traduite en français. Cette autobiographie, inachevée (elle s’arrête aux années 1920), a été complétée, par le traducteur, qui raconte, en une vingtaine de pages, ce que fut l’action de Jabotinsky jusqu’à sa mort, en 1940, à New York. Né en 1880 à Odessa, en Russie, ce n’est qu’en 1903 que Jabotinsky découvre le mouvement sioniste et commence à apprendre l’hébreu. C’est aussi à cette époque qu’il organise des milices d’autodéfense pour protéger les Juifs des pogroms dont ils étaient victimes. Il sera jusqu’à la fin de sa vie un combattant véhément du droit des Juifs à vivre dans un État indépendant. Pendant la Première Guerre mondiale, il fonde la Légion juive, qu’il met au service des Alliés, puis, en 1919, à Jérusalem, la Haganah, un groupe armé (ce qui lui vaudra quelques mois de prison) ; et, après sa libération, le Betar, mouvement sioniste militant et militariste. Sa ligne politique, « La muraille de fer », face aux Anglais comme face aux Arabes, contestée par d’autres sionistes plus portés vers la diplomatie, est assumée aujourd’hui par une partie de la droite israélienne. »
Yves Chiron, L’Homme Nouveau n°1529, du 15 juin 2012.