Les suites saint martin

par Gérard Breuil , Olivier Véron


« L’amour du beau puise sa force dans une valeur étrangère à l’esthétique : le courage », a écrit Rachel Bespaloff. Aujourd’hui la peinture juive dans son inspiration retrouve l’interdit de circonscrire le divin qui extirpa Israël des civilisations idolâtres. Léon Bloy ébloui par les merveilles de « l’art de l’Enluminure » au Moyen Âge, « diffusion photogénique de Byzance à travers l’âme rêveuse et mélancolique des Occidentaux », « miroir à contre jour, et miraculeusement adouci par une enfantine foi, de ses mosaïques, de ses pierreries, de ses palais, de ses dômes peints » et « de son ciel » – nous avait tôt vu entrer dans l’âge du Paraclet, le défenseur invisible, le compagnon secret des solitaires, des audacieux : « Lorsque Byzance devint l’auge à cochons des Musulmans, le prestige qui l’avait fait naître s’évanouit et les rêveurs au désespoir tombèrent dans l’encre indélébile de Gutenberg ou dans l’huile épaisse des renaissants ». Il y a quelque chose de ce rêve englouti dans la mélancolie de Gérard Breuil, car ses encres de Chine, comme les caractères d’une écriture encore indéchiffrée, sans tricher avec les couleurs perdues romanes ou byzantines enluminent néanmoins, font entrer la lumière dans les ombres et les noirs de ces courbes brisées qui nous hantent.

OV

Le livre se présente en fait comme une pochette contenant une soixantaine de fiches reproduisant des travaux à l’encre de Chine de Gérard Breuil au même format. Un texte de Dom Angelico Surchamp (fondateur des éditions Zodiaque) et un texte de Olivier Véron les accompagnent.

 


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« Un artiste dont j’admire la profondeur et la probité : le grand dépouillement cistercien et les audaces d’un Soulages ou d’un Rothko. »

Fabrice Hadjadj
Art, culture & foi

 

« Sans chercher à tenir l’art roman pour un modèle à imiter, ce qui serait tout simplement ridicule, il est permis de penser qu’il reste un maître à écouter. À l’inverse des siècles qui l’ont suivi, siècles qui le tenaient pour négligeable, notre époque l’a compris, réhabilité. Sans doute gagnerions-nous à retenir certaines de ses leçons. C’est du moins une des pensées qui vient à mon esprit lorsque je contemple l’œuvre de Gérard Breuil. »

Dom Angelico Surchamp
fondateur des éditions Zodiaque